- aître
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⇒AÎTRE, subst. masc.— Vx. Passage libre devant un bâtiment (généralement une église) et servant de cour, de parvis, de vestibule ou de porche :• 1. Tout le monde sait ce que c'est que le porche d'une église; chacun connaît ce corps avancé qui précède le portail et qui, selon les temps, a pris le nom de porche, d'aître et de parvis.Journal officiel, 18 mars 1872, p. 1926 (LITTRÉ).• 2. Le jour de la foire, le tumulte leur donna une belle occasion de s'échapper. Elles s'attendirent sous l'aître, le passage voûté proche de la fontaine de Goye.H. POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, p. 112.— Spéc. Terrain libre servant de cimetière près d'une église, galerie couverte entourant un cimetière :• 3. ... il est désert désormais, cet aître Saint-Maclou, ce champ des morts si paisible et si nu, où se dresse un Christ de fer, pauvre et à demi-décloué.R. BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, p. 16.Rem. Aître Saint-Maclou forme une sorte de nom propre composé sans la prép. de conformément à la synt. de l'a. fr.Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[
]. PASSY 1914 transcrit [
] long (cf. aussi LITTRÉ et DG). 2. Homon. : aîtres ou êtres, être (verbe), hêtre. — Rem. Ac. Compl. 1842 écrit : ,,aître ou aitre (V. lang.)``.
Étymol. ET HIST. — Ca 1100 « cimetière entourant l'église » (Chans. de Roland, 1750, éd. Müller ds T.-L. : Enforrunt nus en aitres de mustiers); 1170 « porche, parvis de l'église » (Li Quatre livre des Reis, éd. Curtius, p. 121 : E a faire le temple nostre Seignur l'out tut destined e dunad a sun fiz Salomun les mesures del temple e des porches e des chambres entur e des aitres e de tut cel grant apareil).Du lat. atrium, proprement « pièce principale de la maison romaine » (dep. PLAUTE, Aulularia, 518 ds TLL, 1101, 46), qui prit au IVe s. le sens « portique, parvis de basilique » en lat. chrét. (PAULINUS NOLANUS, Epistulae, 32, 15 ds BLAISE 1954 : atria ... spatiosa patebant), et avait également en lat. médiév. le sens « cimetière » ca 1041-44 (Gesta episcoporum Cameracensium, 3, 22, p. 472, 44 ds Mittellat. W. :in atrio ..., quia maior erat villulae, subterratus).STAT. — Fréq. abs. litt. :29.BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BOISS.8. — CHABAT t. 1 1875. — FÉR. 1768.aître [ɛtʀ] n. m.ÉTYM. 1080, Chanson de Roland, au sens 2.; du lat. atrium « pièce principale de la maison romaine ». → Atrium.❖1 (1170). Vx. Passage devant une église, servant de parvis, de cour. || L'aître Notre-Dame, à Rouen. — Par ext. Cour, enclos de couvent.2 Vx ou régional. Terrain libre près d'une église, servant de cimetière; galerie couverte entourant un cimetière.3 Aîtres. N. m. plur. Littér. Disposition des diverses parties (d'une habitation). || « Les aîtres de sa maison » (F. de Miomandre).1 « Or, les circonstances du crime semblent prouver que son auteur, s'il ne connaissait les aîtres, devait avoir été très exactement renseigné. Par qui ? »Bernanos, Un crime, Œ. roman., Pl., p. 773 (1935).♦ Par ext. Surface (d'une habitation, de ses dépendances). || Examiner les aîtres.2 On se sent à l'abri de tout, dans ces aîtres familiers (…)R. Dorgelès, les Croix de bois, p. 123, in T. L. F.REM. 1. On trouve chez Huysmans un emploi métaphorique : ses (propres) aîtres : « son intimité » (En route, l'Oblat, in T. L. F.).2. La forme êtres est archaïque. ⇒ Êtres.❖HOM. Être (v. et n. m.), êtres, hêtre.
Encyclopédie Universelle. 2012.